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L'estuaire de la Gironde possède un grand nombre d'admirateurs qui ont un jour décidé d'y consacrer une revue. Son nom : L'estuarien. Ce trimestriel de vingt-quatre pages souhaite mettre en valeur l'estuaire en sollicitant, non pas des journalistes, mais plutôt des acteurs locaux, ancrés dans le territoire, passionnés et dotés de connaissances pointues.

 

Une volonté apparue en 1998. Cette année-là, un membre d'une association rassemble un petit comité pour évoquer le projet. « Il nous a dit : pourquoi on ferait pas une revue consacrée à l'estuaire ? », se souvient Alain Cotten, responsable de la rédaction et membre du Conservatoire de l'estuaire de la Gironde. « Et on a commencé par faire ce petit truc de huit pages photocopiées et repliées à la main. À l'époque on avait appelé ça 'Le trait d'union de l'estuaire' ».

 

Un thème inépuisable

 

Mais rapidement, la petite équipe, ambitieuse, souhaite passer à quelque chose de plus professionnel. Il faut alors analyser les coûts de production, trouver un imprimeur et se familiariser avec les logiciels de mise en page. Finalement, tout s'apprend « un peu sur le tas ». Et c'est un succès, le premier numéro de l'estuarien, comme on le connaît aujourd'hui, sort en juillet 2002, avec pour thème : les îles de l'estuaire. Depuis, sa parution ne s'est jamais arrêtée et tous les trois mois un nouveau thème propre à l'estuaire de la Gironde est traité.

 

Quinze ans donc, que l'on écrit sur l'estuaire. Après plus de soixante numéros, on pourrait penser que tout est dit. Mais Alain Cotten l'assure, la rédaction est pleine d'inspiration : « il y a tellement de choses à dire sur ce territoire, c'est inépuisable ».

 

Et c'est aussi une question d'organisation. Chaque trimestre, un comité de rédaction, composé de six membres permanents, se réunit pour faire le bilan du numéro sorti et préparer les thèmes des numéros suivants. Ces bénévoles, ne sont pas les seuls à écrire les papiers et font appel à de nombreuses personnes extérieures et volontaires. La rédaction est ainsi complètement hétérogène. « Les rédacteurs ont chacun leur domaine de prédilection et leur plume, plus ou moins aboutie. Les textes sont aussi bien écrits par des universitaires de Bordeaux, que par des pêcheurs. Ce que l'on souhaite avant tout, c'est une diversité d'approche », explique Alain Cotten.

 

Tous les rédacteurs, font cela en plus de leurs autres activités et de façon totalement bénévole. « Nous sommes en autogestion, il n'y a aucun financement externe », explique Alain Cotten. La revue, qui a su rencontrer son public, est imprimée à 600 exemplaires et compte environ 300 abonnés. Quelques dépôts situés dans le Médoc, à Soulac, au Verdon, à Pauillac, à Royan ou encore à Blaye, proposent la vente à l'unité, à six euros le numéro.

 

Qui pour le relais ?

 

Des projets, la rédaction n'en manque pas. Ambitieuse, elle a même créé un magazine en 2008 mais a dû se heurter à des limites. « Le numéro un du magazine a été le premier, et le dernier. On avait la matière pour en faire un deuxième, mais pas le financement nécessaire, c'était trop compliqué ».

 

Autre problème, au fil des années, la rédaction peine à trouver de nouveaux membres. Aujourd'hui Alain Cotten est le seul à savoir faire du maquettage et s'inquiète du relais. « Personnes d'autres ne sait maquetter, pourtant il faut bien penser à l'après. Il nous faudrait des jeunes compétents là-dessus », s'inquiète-t-il.

 

Pas de quoi décourager pourtant la rédaction, qui se bat pour mettre en valeur son territoire. « Avant, on ne parlait pas de l'estuaire, on parlait de la rivière ou encore de la mer. Avant, il y a avait aussi une barrière administrative, les cartes en fonction des régions ne représentaient pas l'estuaire de la même façon. La notion d'estuaire était floue, peu employée. C'est justement cela qui nous a intéressés. Aujourd'hui le terme estuaire est répandu, et correspond à une véritable identité ».

 

Un pari réussi donc. 

Au fil des numéros

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L'estuarien est une revue trimestrielle qui fait appel à de nombreux acteurs locaux pour parler du vaste territoire de l'estuaire de la Gironde. Depuis 2002, plus de soixante numéros sont parus. 

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