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Roque-de-Thau, petit trésor de l’estuaire 

 

Caché sur la rive droite de l’estuaire, Roque-de-Thau a tout d'un véritable petit port estuarien

 

Un estey est un petit cours d’eau côtier débouchant dans la Gironde et soumis au balancement des marées. C’est justement dans l’un de ces nombreux cours d’eau, situés sur la route de la corniche non loin de la commune de Villeneuve-de-Blaye, que se cache un véritable petit trésor : le port de Roque-de-Thau. 

 

Ici, pas beaucoup de bateaux à moteur, mais des embarcations propres à l’estuaire comme les yoles, que l’on voyait souvent naviguer autrefois. Pas de passerelles métalliques identiques les unes aux autres, mais plutôt de petits appontements en bois, penchés et aux planches passées par le soleil. Le tout, dissimulé derrière de nombreux roseaux. Un endroit pittoresque, où règnent les traditions.

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Débarrasser les vieilles épaves

 

Pourtant, ce petit coin de paradis était il y a encore quelques années, complètement abandonné. Cela, jusqu’à ce qu’une centaine de personnes, décide de reprendre les choses en main afin de préserver le patrimoine. Poussés par la même volonté de faire revivre le lieu, ils créent en 2012 l’association port de Roque-de-Thau et entament dans la foulée des travaux de restauration. 

 

« Il y avait urgence, nous avons commencé par nettoyer complètement le port. Nos premières missions ont donc été de le débarrasser de ses vieilles épaves. Nous avons notamment sorti un ancien chalutier avec un moteur de plus d’une tonne. Il a également fallu redéfinir le rôle du port estuarien, créer de nouveaux emplacements, refaire tous les pontons avec des matériaux durables, de récupération, comme on le faisait autrefois », explique Françoise Fourgous, l’actuelle présidente de l’association.

 

Résultat, grâce à tout ce travail, le petit port retrouve au fil du temps un charme incontestable. Aujourd’hui, l’association compte 150 adhérents, qui se réunissent régulièrement lors de journées dites « de travaux » pour entretenir le port. Lors de ces journées, les bénévoles donnent de leur personne pour nettoyer le chenal, soumis aux caprices de l’estuaire, renforcer les passerelles ou encore veiller sur les petits quais d’accostage. « Il y a toujours quelque chose à faire », remarque d’ailleurs Michel Metayer, bénévole. 

Des moments d’authenticité 

 

Des moments de travail donc, mais qui se veulent également très conviviaux, car le petit port est aussi un lieu de partage. « On organise plusieurs manifestations tout au long de l’année pour créer du lien social, faire de ce lieu, un lieu de rencontre. L’intérêt est d’informer les gens sur le territoire, de les inclure pour qu’ils se réapproprient les lieux. Ce petit port est finalement devenu un quartier où les gens viennent se balader le dimanche, et cela, c’est une fierté », poursuit François Fourgous. 

 

Et tous les bénévoles sont animés par la même passion, le charme de l’estuaire : « C’est ce côté changeant qui me fascine, cette eau qui remonte dans le mauvais sens, ces couleurs… A chaque fois que l’on tourne la tête, le paysage est différent. Ici, on vit des moments de simplicité, d’authenticité », témoigne Laurence Laulhé, secrétaire de l’association. Hervé Vanderstichel, également membre de l’association, a quant à lui toujours été attiré par l’univers marin : « j’ai toujours été sur l’eau. Ce lieu permet aussi de se rapprocher des gens qui ont la même passion que nous ». 

 

Un petit bout de territoire qui avec son chenal donne une certaine intimité à l’estuaire, voilà ce qui plaît autant, explique Françoise Fourgous. Le port longtemps abandonné est aujourd’hui de plus en plus prisé… au regret de quelques habitants qui auraient préféré que leur petit coin de paradis reste secret ! 

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