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La cigogne blanche, reine de l'estuaire

 

La cigogne blanche est l’un des oiseaux migrateurs que l’on retrouve le plus au bord de l’estuaire. Celle qui est partie d’Espagne ou encore d’Afrique du Nord vient jusqu’ici pour se reproduire. Elle arrive au début du mois de février et repart vers la fin du mois septembre. Leurs nids sont imposants et pèsent près de 300 kg. C’est le mâle qui s’installe le premier et qui le garde en attendant la femelle. Les cigognes sont en général fidèles à leur nid et aiment retrouver leurs habitudes. Chaque année, une quarantaine de couples se reproduisent dans les marais et dans la réserve. Si les cigognes viennent jusqu’ici, c’est que dans le sud, la concurrence est trop importante concernant la nourriture et qu’elles en ont davantage besoin en période de reproduction pour nourrir leurs petits. Les femelles pondent 4 ou 5 œufs à chaque fois. La pondaison se fait de façon échelonnée et entraîne une différence de maturité entre les petits. Souvent donc, les derniers viennent à mourir car ils ne sont pas assez forts et se font piétiner par les autres. En plus d’apporter de la nourriture, les cigognes adultes sont soucieuses du bon état de leur nid. Lorsque celui-ci est humide, après une averse par exemple, elles s'empressent d'aller chercher de l’herbe sèche. À l’inverse, quand il fait trop chaud, les cigognes aspergent leurs petits avec de l’eau qu’elles apportent avec leurs becs. Lorsque les petits ont atteint 9 semaines et qu’ils sont prêts à voler, la famille repart ensemble, toujours en empruntant les courants thermiques pour voler. Les jeunes restent alors trois ans en Espagne avant d’atteindre la maturité sexuelle et partir à leur tour.

L’estuaire, une terre d’oiseaux 

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L’estuaire est une terre rêvée pour les oiseaux et constitue l’une des plus importantes voies de migration en France. Chaque année, on voit passer ici près de 120 espèces différentes. Hormis l’eau et la quiétude du lieu, c’est surtout la richesse en nourriture qui attire ces opportunistes. Dans les marais, ils trouvent de nombreuses espèces à grignoter : amphibiens, reptiles, libellules, moustiques, écrevisses… Mais s’il est un lieu où ils sont particulièrement bien accueillis, c’est dans cette réserve ornithologique de Braud-et-Saint-Louis. Cet espace naturel de 116 hectares favorise une grande biodiversité. 

 

Il faut dire que les employés de la réserve se démènent pour les oiseaux, chaque espèce ayant ses conditions de vie bien particulières. « Plus on varie le milieu, plus on varie les espèces », explique justement Jean-Pierre Baudet, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Zones boisées, marais, prairies humides, plans d’eau, roselières… C’est lui qui est chargé de mettre en place une diversité pour attirer les oiseaux. 

 

Parmi elles, il y a d’abord l’implantation de plateformes artificielles pour les cigognes, nombreuses dans la réserve (voir encadré). Celles-ci ne peuvent en effet nicher dans des arbres vivants, les branches les empêchant d’accéder à leur nid. On crée également des nichoirs pour les rapaces nocturnes. Chaque petite cabane en bois possède un trou d’entrée plus ou moins gros pour s’adapter aux différentes espèces. Les échasses blanches, ou encore les petits gravelots, ne nichent, quant à eux, que sur des îlots pour protéger leurs œufs des prédateurs. La réserve possède pour cela toute une structure hydraulique qui permet de gérer les niveaux d’eau des différents bassins. Au fond du parc, de grands lacs de plus d’un mètre de profondeur attirent ainsi les cormorans, les canards, les cygnes. Les perchoirs en bois flotté au-dessus de l’eau permettent aux martins-pêcheurs d’assommer les poissons qu’ils attrapent. Enfin, les roselières nécessitent une attention toute particulière car elles sont l’endroit rêvé pour de nombreux petits oiseaux comme les gorges bleues ou encore les phragmites des joncs. Et là encore, chaque espèce a ses exigences, certains oiseaux préférant les roseaux secs et d’autres les roseaux humides, ceux qui poussent dans l'eau. La réserve propose donc les deux. 

 

Mais les oiseaux ont aussi leur secret et chaque installation ne rencontre pas toujours un succès, à l’image de ses niches à flanc de partie sablonneuses que Jean-Pierre Baudet a installé : « j’ai fait tout une installation avec plein de petits trous mais ça ne marche pas, idem pour le mur que j’ai installé pour les hirondelles des rivages, elles ne sont pas restées et ce, malgré le son du chant d’une colonie d’hirondelles que nous avions mis en place pour les rassurer ». 

 

Mais, malgré ces petits imprévus, le travail paye, et la réserve accueille de magnifiques espèces. À vos jumelles ! 

 

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©plumesconnection.
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