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L'hydrolien aquitain

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L'estuaire de la Gironde accueillera en octobre sa première hydrolienne. Mais au fait, à quoi ça sert ? 

 

 

L'hydrolien, c'est quoi ?

 

L'hydrolien fait partie de la grande famille des énergies marines renouvelables, qui permettent de produire de l'électricité à partir de ressources naturelles de l'océan. On distingue plusieurs types de technologies :

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  • l'énergie éolienne : il s'agit de la technologie certainement la plus connue, elle consiste à transformer l'énergie du vent en électricité;

  • l'énergie houlomotrice : les systèmes houlomoteurs utilisent l’énergie de la houle pour produire de l'électricité;

  • l’énergie thermique des mers : elle est produite en exploitant la différence des températures entre des masses d'eau profonde et de surface;

  • l’énergie osmotique, se base sur un gradiant de salinité, c'est-à-dire entre eau douce et eau salée.

  • Et enfin celle qui nous intéresse, l’énergie hydrolienne : les hydroliennes sont des turbines destinées à transformer l'énergie des courants fluviaux ou marins en énergie mécanique puis en électricité.

 

Pourquoi ça se développe ?

 

Ce type d'énergie tend à se développer car l'Union européenne a obligé les états à adopter une transition énergétique d'ici l'horizon 2020. Le contexte a montré que le nucléaire commence à être vétuste et que la transition vers d'autres énergies, comme les énergies marines, est importante à effectuer et à anticiper. Il s'avère que la France possède de nombreux atouts dans les énergies marines. Le pays détient le deuxième espace maritime mondial, notamment grâce à ses départements et territoires d'outre mer, avec plus de 11 millions de kilomètres carrés de domaine maritime, soit 20 fois la surface de la France métropolitaine. Nos savoirs-faire sont également reconnus dans de nombreux domaines comme l'océanographie, les chantiers navals. On construit par exemple les plus gros sous-marins et porte-avions au monde. L'enjeu, aujourd'hui, est donc de développer au maximum ces ressources et ainsi créer de nombreux emplois dans le secteur.

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Quel rôle pour l'estuaire de la Gironde ?

 

Avec ses courants importants, l'estuaire de la Gironde constitue un véritable atout pour l’énergie hydrolienne. Conscients de ce potentiel, plusieurs acteurs privés et publics se sont mobilisés pour créer un laboratoire en milieu naturel afin de permettre à différentes entreprises, françaises ou étrangères, d'installer leurs machines, pour les tester. Une initiative unique au monde.

 

Ce site d'essai se situe sous le pont de pierre à Bordeaux. C'est à cet endroit que le courant est le plus important et que l'espace est suffisamment nécessaire (17 mètres de profondeur). Si vous avez l'habitude de le traverser, vous avez sans doute remarqué ces drôles de structures métalliques sur l'eau. Il s'agit de trois plateformes flottantes, destinées à accueillir plusieurs prototypes d'hydroliennes afin qu'elles soient testées avant leur industrialisation. La phase de test, qui doit durer entre six et vingt-quatre mois, doit permettre de répondre à plusieurs questions. « Sera analysé dans un premier temps, l'impact environnemental de la turbine. On va regarder l'acoustique, surveiller les poissons, le fond de l'eau, etc. Puis il sera question de s'intéresser à la performance énergétique de l'hydrolienne : voir si elle produit beaucoup, à quel moment elle s'en sort le mieux ou le moins bien, comment l'améliorer etc. Enfin, il faudra vérifier comment elle se porte mécaniquement », explique Marc Lafosse, président d'Énergie de la Lune, cabinet d'ingénierie en énergies marines situé à Bordeaux.

 

Où en est le projet ?

 

Le projet a mis du temps à se concrétiser, notamment pour une question de financement. Mais après des années de travaux et d'installation des plateformes, le site est enfin prêt. Une première hyrdrolienne, construite par une entreprise française, sera d'ailleurs installée dès le mois d'octobre 2017. Des discussions sont également en cours au sujet des deux autres emplacements disponibles. Des entreprises irlandaises, canadiennes, américaines, allemandes et italiennes ont fait preuve de leur intérêt.

 

Et après ?

 

Après avoir été testées et modifiées en fonction des problèmes soulevés lors de la période d'essai, les machines pourront rentrer dans une phase d'industrialisation. À terme, l'estuaire de la Gironde pourrait en accueillir dans plusieurs zones jugées intéressantes notamment au Verdon, à Bourg-sur-Gironde, au niveau de l'embouchure, mais aussi au pont de pierre à Bordeaux et à Libourne. Ces fermes hydroliennes pourraient arriver à l'horizon 2020.  

© Geokali
© Geokali
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